Fagus (1933)

Fagus (Georges Faillet, 1872-1933), poète, critique de littérature et d’art se définissant lui-même comme « Homme du Moyen-Âge ». Fagus était employé à la mairie du IIe arrondissement, à l’époque rue de la Banque, près de la place des Victoires. Anarchiste, fervent dreyfusard, Fagus, vers la fin de sa vie, devint catholique, puis royaliste. Fagus a vu ses poèmes publiés à plusieurs reprises dans le Mercure et au Divan d’Henri Martineau (qui fera l’objet de la note 12).

1909

La première fois que Fagus est évoqué dans le Journal de Paul Léautaud est le six février 1909, à l’occasion du banquet en hommage au poète Saint-Pol-Roux1 qui s’est tenu chez Grüber2, boulevard Saint-Denis.

[…] Pendant la conférence de Saint-Pol-Roux, Fagus se tenait debout à deux pas, criant de temps à autre : « Bravo, c’est très bien, vive le symbolisme », vidant tous les verres qu’il trouvait à sa portée, déjà saoul au possible, et à la fin tenant à peine sur ses jambes.

1913

Puis plus rien jusqu’en août 1913. Fagus cherche un chien. Ce sera l’origine du rapprochement des deux hommes, nés à quatre jours d’écart.

Dans ce même mois d’août 1913 PL livre un paragraphe sur Fagus, qui compose toute la journée du 26 août. Sans cette histoire de chien d’un intérêt modeste, on peut imaginer que Paul Léautaud ne l’aurait pas notée :

Dans une nouvelle série de Paysages parisiens3 apportée ce matin à Vallette par Fagus, il y a un morceau, Belle comme la Beauté, souvenir sur un bordel de la rue de l’Échaudé, qui est absolument, ou à bien peu de chose près, absolument délicieux4. Il m’a fait rêver pendant une heure de cet établissement. À propos dudit, Billy nous racontait, il y a quelque temps, qu’on l’appelle dans le quartier « Le Mercure » en souvenir du Mercure qui fut dans la même rue5, et que la patronne, une grosse commère, a été surnommée Rachilde.

1921

Ce n’est ensuite que huit ans plus tard, le 29 août 1921 que Fagus apparaîtra de nouveau dans le Journal littéraire :

Je passais ce soir à 6 heures rue de l’Ancienne-Comédie pour aller chercher les provisions de mes bêtes. J’étais arrêté à une devanture à regarder des cartes illustrées donnant des vues de Paris. Je me retourne et je vois Félicien Fagus6, arrêté derrière moi, un paquet d’épreuves à la main. Nous bavardons.

En me quittant, il me dit : « Tel que vous me voyez, je vais aller, en continuant à corriger ces épreuves, boire un verre d’Aramon7, (je crois que c’est un vin rouge très commun), j’irai dîner, puis j’irai au cinéma voir la suite de Mathias Sandorf8. » Il marche devant moi et je le vois entrer dans un immonde débit de vins, rue de Buci, tout de suite après le marchand de vins qui fait l’angle de la rue de l’Ancienne-Comédie9, débit toujours rempli des individus les plus misérables, et là, sur le comptoir, se faire servir son Aramon, probablement. Je ne l’ai pas attendu et j’ignore, quand il est sorti, s’il était plus ou moins dans les vignes du Seigneur, comme il est accoutumé de se trouver quand on le rencontre entre 7 et 8 heures du soir. Je l’ai vu plusieurs fois, à midi, en train de déjeuner là, comme le dernier des coltineurs, au milieu de gens peu attirants par leur mine, j’entends au point de vue de la propreté. Fagus est seul10, il doit gagner, à la Mairie de la rue de la Banque, au moins 700 francs par mois. Question de goût ! Ce milieu ne le gêne pas.

À partir de 1922, Fagus et Paul Léautaud se sont écrit parfois, des lettres admirables, surtout celles de Fagus, au point que PL fera publier les lettres de Fagus, d’abord au cours de l’été 1925 dans Les Nouvelles littéraires, puis, à l’initiative de René-Louis Doyon, aux éditions de La Connaissance en décembre 1928(11).

Et j'ai signé: Fagus, bartde dodécapode, homme du Moyen-Âge... et poète à la mode.
Fin d’une lettre autographe de Fagus

1933

Fagus boit, nous le savons, mais ce n’est pas de ça qu’il est mort en novembre 1933, à 61 ans.

Journal littéraire au neuf novembre 1933 :

Des affaires d’animaux chez moi, un trou à la clôture, les chiens y passant, l’obligation de réparer sur-le-champ, m’ont empêché d’aller au Mercure ce matin. Quand j’arrive à une heure et demie, je trouve un mot au crayon de Henri Martineau12, le directeur du Divan13, venu le matin en mon absence, m’annonçant la mort de Fagus, écrasé cette nuit devant sa porte par un camion et qu’il est à la Charité14.

Portrait de Fagus
Fagus

Article de Paul Léautaud paru dans La NRF de décembre 1933, page 912.

Fagus

Je ne le rencontrerai plus, à midi, rue de l’Ancienne-Comédie, rue de Buci ou rue de Seine, me hélant, dès qu’il m’apercevait, d’un trottoir à l’autre, m’interpellant, me vitupérant, à la grande curiosité des passants. Je ne recevrai plus de lui ces interminables lettres, écrites sur de vieilles formules administratives, même au dos de prospectus qu’il recueillait dans la rue, sous enveloppes de lettres à lui adressées qu’il décollait soigneusement pour les faire resservir, biffant ses nom et adresse pour les remplacer par ceux du destinataire, et qu’il venait déposer de bonne heure sur mon bureau15. Je ne le verrai plus arriver le matin dans mon bureau du Mercure, faire le chiffonnier dans ma corbeille à papiers pour y récolter les timbres, pour le fils de sa concierge, me disait-il. Le samedi matin 4 novembre, — il est mort le mercredi soir suivant, — assis en face de moi, voulant me démontrer les différences de mérites poétiques de Béranger16, Désaugiers17 et Bruant18, il se levait soudain et me chantait à pleine voix je ne sais quelle chanson de Bruant sur la Gloire.

Ce petit homme bredouillant, zigzaguant, boitillant, coiffé d’un « melon » démodé, toujours sous sa pèlerine ouvrière, chaussé de gros souliers, les poches pleines d’imprimés, musant aux boutiques, distrait, absorbé, suivant une songerie ou une autre, était un poète, un écrivain d’une fantaisie charmante, un épistolier plein de verve, — un peu prolixe, et maniéré et précieux de style, à mon gré, — et d’un grand savoir littéraire.

La probité, le désintéressement, le tact et la délicatesse mêmes. Plein de civilité, jamais grossier. Franc, libre, net, sûr, comme les gens qui ne demandent rien à personne et n’ont pas de dettes à payer avec des compliments de façade. Malin, circonspect, un peu avare. Pas une voix ne s’élèvera pour me contredire.

Comment je le connus ? Je ne puis le dire ici dans ce moment. Comment nous nous liâmes ? Ce ne fut pas du tout une affaire littéraire. Fagus était au bureau des décès à la mairie de la rue de la Banque. Il habitait Verrières-le-Buisson. J’avais recueilli un chien perdu que je voulais placer. L’idée me vint d’aller le lui proposer. L’affaire fut entendue tout de suite, avec des paroles charmantes de sa part. Le premier dimanche qui suivit, je conduisis ce chien à Verrières, où toute la maison lui fit fête, Fagus, sa femme, ses deux fils, dont il ne reste aujourd’hui que M. Félicien Faillet. On ne s’étonnera pas, si on me connaît un peu, que nous fussions depuis deux amis. Il me menaçait sans cesse de l’Enfer qui m’attendait et je le plaisantais pour la chimère paradisiaque dont il était le fervent, — après une jeunesse de libertaire et de « libre-penseur » militant.

Elle lui a fait écrire des vers qu’on peut admirer pour le rythme, la musique, comme cette strophe d’une Ballade ;

François Villon et son frère Verlaine
Ont péché certe autant que moi ou plus,
Vous les sauviez, ô Vierge souveraine
Veuillez sauver le serviteur Fagus.
Mon fils aimé, ma femme ne sont plus,
Mais je sais bien qu’aux cieux ils interviennent,
Vierge, de Vous soient leurs voix entendues :
Je meurs de soif au bord de la fontaine
19-20.

Il est dommage qu’on ne puisse écrire sur la vie privée. L’histoire du second mariage de Fagus émerveillerait. Il est là tout entier avec sa bonté, sa générosité, sa délicatesse de sentiments et de manières. Ces vers l’évoquent, comme un chuchotement tout intime21 :

J’aurais voulu, je veux encore
Unir à votre nom mon nom,
Le dur destin qui nous dévore
Insiste pour répondre Non.

En vain ! je me veux faire encore
Tenace plus que le démon.
Très chère amie, et même amphore
Enclôt votre nom et mon nom.

Tout nous unit, tout nous sépare,
Hé quoi, n’est-ce pas mieux ainsi ?
Une telle aventure est rare

À la fois que si belle aussi
Nulle étreinte, rien qui dépare
En rien le compagnon choisi !

La dernière fois qu’il m’écrivit (huit grandes pages), de la façon que j’ai dite, fut pour me vitupérer, sur le ton burlesque qui lui était habituel, au sujet de récentes Gazettes dans le Mercure, me reprochant ma lâcheté pour n’avoir mis, dans tel passage, que des initiales, de faire étalage de mes relations en parlant de Paul Valéry et de Maurice Garçon22, de me glorifier de mon impiété, de fausser l’histoire à propos des Vendéens, et de m’être fait interviewer pompeusement pour un petit journal de province. Je crois bien que c’est l’unique fois que je lui répondis :

Paris, le 2 octobre 1933.

     Monsieur,
Votre retraite ne vous suffit pas. Vous avez encore trouvé le moyen de détourner des papiers administratifs pour votre correspondance. Comment s’étonnerait-on de la misère des contribuables.
Les initiales, dans le petit écrit qui a suscité votre ire, ne sont pas les vraies23. Les vraies, je ne vous les dirai pas.
Vous n’avez à mettre en cause ni ma modestie ni ma vanité. Je ne parle jamais de moi dans mes écrits.
Je n’ai pas écrit que je n’ai jamais mis le pied dans une église. Apprenez à lire.
Les Vendéens se sont parfaitement soulevés par refus du service militaire obligatoire.
Quant au reporter, c’est vous qui me l’avez envoyé. C’est là ce que vous appelez vos bons procédés.
N’oubliez pas que vous devez chaque semaine venir chercher un stock de vieux journaux pour les vendre à fin de vous procurer quelque argent pour vos vices, ce qui vaudra mieux que de faire danser l’anse du panier.
Prenez une attitude convenable et présentez mes hommages à Madame Fagus qui vit son purgatoire sur terre grâce à vous.
Marchez droit et craignez le diable.


Il a eu la mort qu’il savait qu’il aurait « Je mourrai écrasé » disait-il à tout le monde. Il portait à demeure sur lui tous ses papiers d’identité : livret militaire, livret de mariage, extrait de naissance, plus un petit carton portant son nom et son adresse et qui on devait prévenir en cas d’accident. M. Henri Martineau le plaisantant un jour de porter sur lui tout cet amas de papiers « Il n’y a pas à plaisanter, lui répondit-il. C’est très sérieux. Je mourrai sur la voie publique. Il faut qu’on sache tout de suite qui je suis, où je demeure et ce qu’on doit faire de moi ».

Il est mort en tout cas d’une mort tranquille. Jeté à terre devant sa porte par un camion, transporté à La Charité ayant toute sa connaissance, peu atteint en apparence, ne désirant, sitôt installé dans un lit, que pouvoir dormir, il est mort dans ce sommeil quelques heures après. Un soulagement pour nous tous, après la première nouvelle qu’il avait été écrasé.

J’ai oublié un trait : sa modestie, sa simplicité. Il était modeste, simple, comme tous les gens qui connaissent leurs mérites. Il l’a exprimée, cette modestie, dans quelques vers qu’il a placés à la fin d’un petit volume intitulé Pas perdus :

DU PONT DES ARTS, BALCON DE PARIS

— Pourquoi, Seigneur, les hirondelles,
Si bas, puis si haut volent-elles
        Qu’en savent-elles,
        Qu’en sais-je ? rien.

Et moi, pourquoi gai, puis morose,
Pourquoi mes vers, pourquoi ma prose,
Pourquoi sous mes doigts cette rose,
        Qu’en sais-je ? rien.

On sait que je suis un ennemi des poètes, que je ne connais rien à la poésie, que j’ai horreur des vers. Un magistrat24 à la retraite retiré en province et qui a gardé le goût des « exécutions », a encore tenté récemment de l’accréditer. Le jour que je lus pour la première fois ces vers de Fagus, il m’avait conquis encore un peu plus.

Cette simplicité se montre encore dans ses recommandations de tout temps à sa femme pour ses obsèques « Pas de discours, pas de fleurs, pas de couronnes, rien. Vous me mettrez un chapelet dans les mains, avec un bouquet de violettes. Vous-même, vous m’entendez, vous-même. J’y tiens ».

Un chapelet dans les mains S’il était encore là, je lui dirais « Mon pauvre ami, qu’est-ce que vous en ferez ? »

Paul Léautaud

Signature de Fagus
Signature de Fagus

Journal littéraire au 17 novembre 1933

Obsèques de Fagus à Saint-Germain-des-Prés25. Déjà assez de monde rue Visconti. Mais l’église pleine, et des gens qu’on n’aurait pas cru voir, et cela sans aucun faire-part, rien que les notes dans les journaux. Très belle cérémonie, dans le chœur de l’église. Cierges nombreux, chants, grand service. Il aurait été ravi de voir et d’entendre tout cela26. Quand le cercueil est passé à côté de moi, à mon rang de chaises, pour être introduit dans le catafalque, je n’ai pu m’empêcher [de] dire, en me le représentant là-dedans : « Pauvre vieux ! »

À deux ou trois rangs devant moi, Georges Lecomte27 à côté de Vallette. À l’élévation, Georges Lecomte s’est agenouillé sur son prie-Dieu. Vallette restant debout et la tête droite, comme moi-même.

Les choses très bien faites. Un car pour transporter au cimetière les assistants qui désiraient aller jusque là. Prix de la cérémonie, paraît-il : 10 000 francs. Félicien Fagus28 voulait tout payer, prendre tout à sa charge. Il a fallu qu’il cède à Mme Fagus, qui a tenu à payer la moitié.

Cimetière de Belleville, rue du Télégraphe, la rue la plus haute de Paris, me dit Deffoux29. Il a plu à torrent jusqu’à onze heures. Nous pataugeons dans le sol trempé. Un caveau frais ouvert, dont la maçonnerie est encore à faire. On y descend le cercueil. L’eau bénite, et on s’en va. Sur le cercueil, un immense crucifix de cuivre doré. Ce soir, en écrivant ces notes, toujours ce singulier effet, de penser à cet homme qu’on a connu, avec qui on bavardait encore il y a quelques jours, qui allait et venait comme nous allons tous, et qu’on a laissé au fond d’un trou, allongé tranquillement sur le dos dans une caisse bien fermée, et de se le représenter ainsi.

Mme Fagus était allée ce matin de bonne heure à l’Institut médico-légal lui placer dans les mains son chapelet et son bouquet de violettes.

Pendant le trajet, Deffoux et moi, et Martineau, mis au courant par nous, nous avons parlé à Malfère30 du texte qui figure sur sa page d’annonce. J’hésitais d’abord, disant à Deffoux que nos paroles pouvaient être mal interprétées, faire dire : « Voilà les amis. Empressés à rabaisser les mérites d’un autre. » Malfère nous a dit que ce n’est pas du tout un but de publicité qui l’a fait écrire ce texte, mais sa conviction réelle. Il trouve Fagus aussi grand que Verlaine. Il a même ajouté : « Je le trouve même plus grand que Verlaine. » Je n’ai pu m’empêcher de lui dire qu’il allait un peu loin. Il se range néanmoins à notre avis et adoptera très bien un petit changement. Martineau dit qu’il n’y aura qu’à ajouter le mot : catholique, pour tout arranger. Comme Deffoux parle des dispositions de Félicien Faillet pour faire les frais, s’il le faut, de la publication de ce que peut laisser Fagus, Malfère dit qu’en ce qui concerne les vers, il est tout prêt à faire les frais lui-même.

Tantôt, conversation avec Vallette sur les obsèques de Fagus. Il n’est allé qu’à l’église. Je lui fais part de la remarque que j’ai faite de Georges Lecomte s’agenouillant à l’élévation. Il me dit : « C’est un sentimental, au fond, Georges Lecomte. Il vient aussi de perdre sa femme31… C’est un très brave homme, en réalité, très serviable. Il a ses défauts. Par exemple, il est un peu flatteur, il est arriviste. » Je réponds : « Mon Dieu, chacun a les siens. Du moment qu’on a des défauts qui ne nuisent à personne… C’est toujours ce que [je] dis quand on me dit du mal de quelqu’un. Cela ne nuit à personne ? Alors, c’est sans importance. » Grande approbation de Vallette pour cette façon de voir : « Moi aussi, je pense comme cela. »

Je lui fais lire des vers de Fagus dans les Poètes d’aujourd’hui. Il ne les connaissait pas. Il trouve certaines choses remarquables. Il retrouve la pièce sur les hirondelles qu’il a vue ces jours-ci citée quelque part. Il la trouve, comme elle le mérite, une petite merveille, de la vraie poésie. « C’est cela, la poésie. Rien, — et tout. » Il est de mon avis quand je dis qu’il est plus que certain qu’il n’y a aucun chiqué dans ces huit vers, que Fagus les a certainement trouvés un jour, accoudé au Pont des Arts. Vallette me fait remarquer la trouvaille du titre : Le Pont des Arts balcon de Paris. « C’est cela, c’est tout à fait cela. »


Notes (première série)

1       Saint-Pol-Roux (Pierre-Paul Roux, 1861-1940), poète symboliste présent dans l’édition en deux volumes des Poètes d’aujourd’hui. Dans ses premières années parisiennes, ce Marseillais a fréquenté les mardis de Stéphane Mallarmé. Il est, avec Éphraïm Mikhaël et Pierre Quillard le fondateur de la revue La Pléiade, qui a évolué vers le Mercure de France dont il a acheté des parts au tout début de l’année 1890. En 1891 Saint-Pol-Roux « Le-Magnifique » répond assez longuement (22 pages) à Jules Huret pour son Enquête sur l’évolution littéraire parue chez Charpentier (455 pages). Il écrit sa tragédie en cinq actes La Dame à la faulx, qui paraîtra au Mercure en 1899 (432 pages). En même temps, Saint-Pol-Roux ne supporte plus Paris, cherche un lieu et finit par acheter une maison dans le Finistère. Pendant la guerre sa maison sera pillée et ses manuscrits détruits.

2       Cette taverne Grüber, quinze bis boulevard Saint-Denis a été remplacée en 1934 par la librairie Gibert-Jeune, toujours en activité après des travaux très nécessaires effectués en 2020 pendant l’épidémie. Le 14 avril 1908, Paul Léautaud avait déjà évoqué cette taverne à propos du « dîner du quatorze ».

3       Fagus a publié dans le Mercure trois « Paysages parisiens » dans les numéros des seize août et premier décembre 1913 et premier avril 1914.

4       Ce texte est paru dans le Mercure du premier décembre 1913, page 528 et est reproduit ici en annexe après la note 31.

5       Le Mercure de France était domicilié dans l’appartement d’Alfred Vallette et de Rachilde, au 15, rue de l’Échaudé-Saint-Germain, renommée depuis en rue de l’Échaudé. Ce nom provient de la forme triangulaire du pâté de maisons comprenant les numéros 1 à 5 qui rappelait un gâteau, l’échaudé. C’est en avril 1903 que le Mercure de France a déménagé au 26, rue de Condé. Selon le texte de Fagus, l’établissement évoqué se trouve aux numéros 27-29. Tous ces immeubles existent encore en 2021.

6       On peut s’interroger sur ce « Félicien ». Fagus est le pseudonyme, sans prénom, de Georges Faillet. Par ailleurs, Fagus a un fils se prénommant Félicien (en fait Lucien), que Paul Léautaud n’a rencontré qu’à l’occasion de la mort de Fagus, le 8 novembre 1933 et qu’il a nommé par son prénom le 13. Dans la notice des Poètes d’aujourd’hui sur Fagus aucun prénom n’est indiqué, non plus que dans sa chronique nécrologique donnée dans La NRF de décembre 1933 que nous lirons ci-dessous.

7       Vin tout à fait ordinaire, en effet, que l’on retrouve dans une chanson de la fin des années 1930 chantée par Fernandel, Félicie aussi : « L’Aramon lui tournant la tête / Elle murmura “quand tu voudras” / Alors j’emmenai ma conquête / Dans un hôtel tout près de là… »

8       Film français d’Henri Fescourt d’après le roman de Jules Verne d’abord paru en feuilleton dans Le Temps à l’été 1885 avant d’être réuni en volume la même année chez Hetzel (552 pages). Ce roman, dédié à Alexandre Dumas (père), reprend le thème du Comte de Monte-Cristo. Le film est sorti le 15 juillet dernier (1921). Les projections actuelles (Cinémathèque française du 17 avril 2008) ont une durée d’environ 110 minutes mais nous savons (site web du CNC) que les copies de l’époque mesuraient 6 500 mètres, soit une durée de près de six heures (un pied de 16 images par seconde au temps du cinéma muet). Ciné Pour tous du 15 juillet 1921 indique que ce film, « réalisé en douze épisodes » sort salle Marivaux « et dans trente autres salles de Paris et de la banlieue ». Du 9 juillet au 9 septembre de cette année 1921, L’Intransigeant a publié en feuilleton « Le Vengeur des morts Mathias Sandorf », un récit non signé d’après le film, que l’on peut comparer aux actuelles « novelisations » de la littérature populaire.

9       Ce carrefour de Buci, qui porte depuis 2018 un nom trop long que personne ne retient, est l’un des plus animés du quartier. Cinq rues s’y rejoignent mais aucune ne la traverse : la rue de l’Ancienne-Comédie (qui vient du Boulevard Saint-Germain) et la rue de Buci (qui y retourne), la rue Mazarine, qui descend vers l’Institut, la rue Dauphine (où habite Anne Cayssac), qui descend vers le Pont-neuf, et la rue Saint-André-des-arts qui vient de la fontaine Saint-Michel.

10     Fagus est veuf. En janvier 1897 il a épousé l’institutrice Marie Mathieu (1872-1919). Il se remariera le premier mars 1927 avec Marie Thuasne (1872-1946).

11     Journal littéraire au 19 mai 1927 : « Doyon est venu, il y a quelques jours, me demander à faire un volume de luxe avec les lettres de Fagus à moi adressées que j’ai publiées dans Les Nouvelles littéraires. » Il est prévu que ces lettres soient publiées ici en fac-simile le premier février prochain.

12     Médecin en 1907 à Niort pour succéder à son père, Henri Martineau (1882-1958), se tourne en même temps vers la littérature. Il a publié en 1905 son premier recueil de poésie, Les vignes mortes, chez un éditeur de Niort. C’est aussi à Niort qu’Henri Martineau fait paraître le premier numéro de sa revue Le Divan, objet de la note suivante.

13     Le Divan est la revue d’Henri Martineau, active du début de l’année 1909 jusqu’à l’été 1958. Cette revue bimensuelle, comme le Mercure, mais sensiblement à droite, était considérée comme une gardienne du classicisme littéraire. Sous ce nom et sous la même direction, la librairie se trouvait au 18, rue Bonaparte (à l’angle de rue de l’Abbaye, qui longe l’église Saint-Germain-des-Prés).

14     Fondé au début du XVIIe siècle cet hôpital a fermé le quinze avril 1935 pour être démoli le cinq décembre 1936 et a fait place à la Faculté de médecine et sa morgue, 45 rue des Saints-Pères.

15     Note de PL : « La librairie de La Connaissance en a publié en volume un certain nombre. »

16     Pierre-Jean de Béranger (1780-1857), chansonnier, a été encouragé par Désaugiers (note suivante). Béranger a été député de la Seine en 1848.

17     Marc-Antoine Désaugiers (1772-1827), musicien, chansonnier, poète, goguettier, et vaudevilliste, qu’on ne confondra pas avec son père également prénommé Marc-Antoine (1739-1793), musicien.

18     Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Aristide Bruant (1851-1925) est un fils de famille qui a fait d’excellentes études dans la ville de Sens où il est né. Ce n’est qu’à l’adolescence qu’Aristide Bruant a connu la misère à cause d’un père alcoolique. Il a connu alors la fuite des créanciers et les déménagements successifs, de masure en taudis, ce qui a été pour lui l’occasion d’observer avec intérêt le monde où il était tombé et qu’il découvrait. Il fréquente les goguettes et les cabarets puis le café-concert, où il est remarqué…

19     Note de PL : « “Je meurs de soif auprès de la fontaine”. Charles d’Orléans, Villon et autres. Fagus se faisait un jeu d’insérer dans ses poèmes des vers d’autres poètes. » Ce poème se trouve dans le recueil de poésies de Fagus, Clavecin, Cité des livres 1926, page onze, « Pour M. l’abbé Mollière, curé de Pringé. » Le « certe » sans s est dans le texte original.

20     Ce vers est ancien et a souvent été repris depuis Charles d’Orléans (1394-1465). Il semble dater de ce que l’on nomme encore le « Concours de Blois » qui se tint en 1458 et auquel participèrent un Charles d’Orléans âgé de 64 ans à côté d’un François Villon (1431-1463) de 27 ans. Il semble que ce concours rassemblant une dizaine d’auteurs, poètes à la Cour, imposait plusieurs contraintes dont celle voulant que toutes les poésies devaient commencer par ce premier vers et évoquer des contradictions. Pierre Champion, dans son François Villon paru en 1913 (deux volumes de 332 et 450 pages) avance que le prétexte à ce concours était le remplacement de la corde du puits du château de Blois, on devait s’ennuyer beaucoup en ces endroits. Voici les quatre premiers vers de Charles d’Orléans : « Je meurs de soif en couste la fontaine ; / Tremblant de froit ou feu des amoureux ; / Aveugle suis, et si les autres maine ; / Povre de sens, entre saichans l’un d’eulx ; » …et les cinq premiers de François Villon : « Je meurs de seuf auprès de la fontaine, / Chaud comme feu, et tremble dent à dent ; / En mon pays suis en terre lointaine ; / Lez un brasier frissonne tout ardent ; / Nu comme un ver, vêtu en président, ». L’orthographe n’était pas fixée en ce temps et chacun écrivait comme il pouvait.

21     Dans le même recueil, « Silencieuse », page 19.

22     Il s’agit de la « Gazette d’hier et d’aujourd’hui » parue dans le Mercure de France du premier octobre 1933 où l’on peut lire, concernant Paul Valéry : « J’ai un conte inédit, — et autographe, — écrit pour moi par Valéry, au temps de notre jeunesse et de nos réunions presque quotidiennes. Il tient en deux lignes : Il y avait une fois un écrivain, — qui écrivait ». Et pour Maurice Garçon : « J’étais un matin chez Maurice Garçon, attendant d’être introduit. »

23     Paul Léautaud n’utilisait pas les initiales proprement dites mais le plus souvent une lettre forte dans une syllabe suivante, ce qui permet parfois de deviner.

24     Marcel Coulon (1873-1959), traducteur du Provençal tout en étant procureur de la République. Marcel Coulon écrit dans les journaux sous la signature de Marc Testis mais sous son vrai nom dans le Mercure, où il a été en charge de la rubrique des questions juridiques entre 1920 et 1939. Pour l’activité de procureur de la République de Marcel Coulon voir le Journal littéraire à la fin de la journée du 14 décembre 1925.

25     Journal des débats du 18 novembre 1933, bas de la page six, juste avant les prévisions météorologiques « Aujourd’hui dans le monde ». Voir l’illustration ci-après. On peut observer l’absence d’Alfred Vallette qui était pourtant bien présent à la cérémonie.

« Aujourd’hui dans le monde » : « Les obsèques du poète Fagus ont été célébrées à onze heures, en l’église Saint-Germain-des-Prés. / L’absoute a été donnée par l’abbé Penel-Dauphin, premier vicaire de la paroisse. / Le deuil a été représenté par Mme Faillet, veuve du défunt ; M. et Mme Félicien Faillet, ses fils et belle-fille. / Dans l’assistance littéraire : / MM. Georges Lecomte, de l’Académie française ; Paul Léautaud, André Fontainas, Tristan Derème, Martineau, Léon Deffoux, Eugène Marsan, Mario Meunier, Tristan Klingsor, P.-P. Plan, Raoul Narsy, André Pavie, Lavanant, Edmond Pilon, Maurice Leblond, Georges Le Cardonnel, Charles Saunier; Mme Violette Riera; MM. Raymond Lécuyer, Chapon, Henri Hugault, la rédaction du “Mercure de France”, etc. / L’inhumation a eu lieu au cimetière de Belleville. »
Journal des débats du 18 novembre 1933

26     Fagus était extrêmement religieux.

27     Romancier et dramaturge, dreyfusard farouche, l’avocat Georges Lecomte (1867-1958) a été directeur de l’école Estienne et journaliste, président de la société des Gens de lettres en 1908 puis réélu en 1913. En 1924, Georges Lecomte a été élu (difficilement) à l’Académie française puis secrétaire perpétuel en 1946, malgré son soutien au Gouvernement de Vichy.

28     En fait Félicien Faillet. De son premier mariage avec Marie Mathieu (note 10) Fagus a eu deux fils, Félicien (1898-1979) et Georges (1900-1918).

29     Léon Deffoux (1881-1945), journaliste, a écrit notamment sur l’académie Goncourt et sur Huysmans. Léon Deffoux est employé à l’agence Havas depuis 1909 et est devenu chef du service des reportages en 1920. Léon Deffoux a été, de mai 1917 à janvier 1918, chroniqueur dans une trentaine de numéros du Mercure. Il a été aussi un chroniqueur régulier de L’Œuvre. Lire sa nécrologie par Alain Barbier Sainte Marie dans les Cahiers Edmond et Jules de Goncourt numéro trois de 1994, pages 104-110.

30     Edgar Malfère, né en 1885, éditeur à Amiens surtout connu pour son Anthologie des écrivains morts à la guerre 1914-1918. Avant-propos d’Henry de Jouvenel, introduction de Léon Bérard, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Cinq volumes de près de 800 pages chacun. Bibliothèque du Hérisson, Edgar Malfère, Amiens, 1924 à 1926.

31     Georges Lecomte avait épousé, le premier avril 1895, Berthe Godchau (1861-1933), qui lui avait donné ses trois enfants.

Annexe

Voici le texte paru dans le Mercure du premier décembre 1913, page 528 et annoncé note 4. Ce texte va évidemment comporter des notes, qui commenceront au numéro 32.

Belle comme la beauté

Au temps lointain déjà où le Mercure de France gîtait au no 15 de la rue de l’Échaudé-Saint-Germain, au sortir des réunions du mardi soir, je passais nécessairement devant les maisons de la même rue que désignent — sans ostentation — les nos 27 et 29. Elles datent vraisemblablement du temps de la Ligue et virent la Journée des Barricades32. Leur rez-de-chaussée bas se creuse entre des pilastres trapus dont le rude encorbellement peine sous le tassement des étages. Les rideaux rouges, violemment éclairés, se soulèvent d’eux-mêmes dès que sonne le pas d’un homme : et un visage de bonne hôtesse apparaît, souriant et fardé. L’esprit ennuagé par la fumée des cigarettes et celle des conversations, on se trouvait sans surprise devant cette résurrection du Paris de Mathurin Régnier33 si parfaitement assorti à la rue étroite, silencieuse et noire, au-delà de laquelle s’entrevoyaient les tours de Saint-Sulpice, tandis que tintaient les cloches de Saint-Germain-des-Prés.

Jean de Tinan34, un soir, entr’ouvrit l’une des baies hospitalières : — Que faites-vous donc là, Mesdames ? demanda-t-il d’un air candide. — L’amour, mon joli brun…

Hélas ! ici, l’auteur d’un Document sur l’impuissance d’aimer35 se conduisit… mon Dieu, comme son titre : il ne trouva à répondre que : — Continuez. Et il s’esquiva ! Que ces dames n’avaient-elles lu Chamfort et son anecdote36 ? Elles auraient su quoi répliquer : « M. le comte de Charolais, ayant surpris M. de Brissac chez sa maîtresse, lui dit : “Sortez !” M. de Brissac lui répondit : “Monseigneur, vos ancêtres auraient dit : “Sortons37 !” »

Je résolus de relever incontinent l’honneur de mon sexe. J’entrai, et je continuai. Et j’en fus merveilleusement récompensé ! Ma partenaire mima bientôt le vers de Racine :

Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent38

Or, voici que le suprême voile se trouva arrêté dans sa chute par la pointe d’un des seins : de sorte que, durant une seconde, l’autre seul apparaissait, rond, lisse, satiné, rose, fermement élastique, marmoréen, sublime ! la splendeur d’un fragment de statue ! vision qui toujours me demeurera présente, et qui me fit écrire — pas immédiatement — les vers que voici :

La chemise glisse,
Un sein a jailli :
L’autre se hérisse,
À demi retient
Le lin suspendu ;
C’est rien qu’un éclair,
L’autre sein jaillit ;

La chemise glisse,
S’arrête un moment
Autour des deux cuisses,
Et puis se répand :
Angoisse et délice,
Le fruit a jailli !

Et quand je relis dans Anthinéa les phrases par quoi Charles Maurras39 célèbre l’une des « Parques » de Phidias : « La ceinture a glissé. La robe laisse à découvert une gorge naissante, l’épaule ronde, ferme, forte, si pleine de saveur, de finesse et de gloire qu’on n’en peut rêver de plus belle… », ce n’est point le Parthénon que je revois, ce n’est pas Athènes et c’est aussi beau : le sein, — le sein gauche et l’épaule de la jeune fille qui se dévêtit pour moi dans un bouge de la rue de l’Échaudé-Saint-Germain.


Reprise des notes

32     La Ligue en question est la ligue catholique opposée aux protestants pendant les guerres de religions dans les années 1570. La Journée des Barricades correspond au soulèvement populaire du 12 mai 1588, à l’instigation de la ligue catholique opposée à la désignation d’Henri IV comme successeur d’Henri III, qui n’avait lui-même qu’une légitimité bancale puisqu’il n’était que le quatrième fils d’Henri II.

33     Mathurin Régnier (1573-1613), poète satirique assez désinvolte.

34     Jean de Tinan (Jean Le Barbier de Tinan, 19 janvier 1874-18 novembre 1898) a donc vécu à peine plus de 9 000 jours, soit 24 ans et dix mois. Avant de mourir, Jean de Tinan a eu le temps d’obtenir un diplôme d’agronomie à Montpellier. Revenu à Paris (où il est né) en 1895, Jean de Tinan est devenu l’ami de Pierre Louÿs (son aîné que quatre ans) et a fréquenté ses amis André Gide et Paul Valéry, tous trois sensiblement du même âge. Entre mars 1895 et mars 1899 Jean de Tinan a écrit quatorze articles pour le Mercure et, sur deux numéros, son roman Aimienne ou le détournement de Mineure (« Aimienne » étant Minnie, la fille de J.-H. Rosny aîné). Paul Léautaud écrira « L’Ami d’Aimienne » dans le Mercure d’août 1899. Jean de Tinan a écrit en tout six romans, dont deux signés Willy.

35     Jean de Tinan, Un document sur l’impuissance d’aimer, Librairie de l’art indépendant (vraisemblablement à compte d’auteur), onze rue de la Chaussée d’Antin, 1894, 147 pages.

36     Chamfort : Maximes et pensées, caractères et anecdotes. Sébastien-Roch Nicolas Chamfort (1740-1794), poète, journaliste et moraliste. Secrétaire ordinaire, en 1784, du Cabinet de Madame, sœur de Louis XVI. Membre de l’Académie française en 1781. En 1789, Chamfort prit habilement le tournant de la Révolution, mais rien n’étant simple, il se suicida pour éviter la prison.

37     Auguis, Œuvres complètes de Chamfort publiées chez Chaumerot Jeune, libraire, 189, galerie de Bois au Palais-Royal en 1824, volume II, page 87.

38     Racine, Phèdre, acte I, début de la scène III : « Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent ! / Quelle importune main, en formant tous ces nœuds, / À pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux ? / Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire. »

39     Charles Maurras (1868-1952), journaliste, essayiste et homme politique a été l’un des principaux animateurs de l’Action française (mouvement politique et journal). D’un talent littéraire incontestable, d’une fécondité exceptionnelle, Charles Maurras a été un modèle pour une certaine jeunesse française qui l’a parfois suivi dans ses errements politiques. Charles Maurras a été élu à l’Académie française en 1938. La guerre survenant, son anticommunisme et son antisémitisme l’ont conduit à cautionner puis à encourager la collaboration, organisée par Philippe Pétain, son voisin de fauteuil à l’Académie française. À la Libération, Maurras sera déclaré coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.


Il n’existe aucun site web consacré à Fagus et c’est bien dommage. On ne pourrait qu’encourager toute démarche en ce sens.