L’interdiction du tome XIII

D’abord on ne devrait pas parler de tome mais de volume. Il s’agit donc du volume XIII du Journal littéraire.

Un tome est une division intellectuelle d’un livre, comme le chapitre. Elle est voulue par l’auteur. Cette division qui relève donc de la création, de l’organisation, peut correspondre à une division physique en volumes mais pas nécessairement.

Certains auteurs vont organiser leur découpage en « livres », qui deviennent dans ce cas des divisions intellectuelles. Prenons Les Misérables ; le découpage est en cinq parties, chaque partie étant découpée en livres et chaque livre en chapitres.

Le volume est la division physique voulue par l’éditeur pour des raisons de fabrication, de coût, de stratégie commerciale. Les Misérables a été découpé en deux, trois ou quatre volumes selon les éditeurs mais laissé en un seul de 1 783 pages dans La Pléiade.

Donc le volume XIII

Notre camarade Philippe Polart signale un article du Nouvelliste du Rhône « premier quotidien valaisan du matin ». Nous sommes en 1963. Il y avait donc un quotidien du soir, mieux vendu.

Dans le numéro du samedi dix-neuf janvier (et dimanche vingt) 1963, page douze, Pierre Béarn écrit que ce volume XIII « est retiré de la vente par décision de justice. »

Le « chapeau » de l’article de Pierre Béarn

Qui est Pierre Béarn ? Pas n’importe qui.

Pierre Béarn est le pseudonyme de Louis-Gabriel Besnard (1902-2004), poète, romancier et fabuliste, critique littéraire et gastronomique.

Louis-Gabriel Besnard a racheté en 1932 la librairie que son ami le romancier Pierre Véry (L’Assassinat du père Noël, Les Disparus de Saint-Agil, Goupi-Mains rouges…) avait fondée en 1924 au soixante rue Monsieur le Prince, à cinquante mètres du boulevard Saint-Michel, à cent mètres de la rue Soufflot. C’était la librairie du Zodiaque, située à la fin des marches rehaussant le trottoir, connues de tous les Parisiens.

La librairie de la rue Monsieur-le-prince et, au fond, le boulevard Saint-Michel

Louis-Gabriel Besnard, qui a vécu cent-trois ans, a dirigé cette librairie jusqu’en 1981, soit pendant près de cinquante ans. Elle est, depuis mars 2016 la librairie des Presses universitaires de France, qui pratique l’impression à la demande. On peut voir, de nos jours encore, l’ancienne inscription sur fond rouge Librairie du Zodiaque, au-dessus des fenêtres du premier étage, rare hommage laissé par les successeurs.

Donc concernant cette interdiction, Pierre Béarn est une source crédible. Le problème est qu’il s’agit du seul témoignage que nous possédons.

Quelqu’un dispose-t-il d’une autre source ?

Ce volume XIII du Journal littéraire, sorti en août 1962, couvre une période de cinq-cents jours compris entre le seize février 1940 et le trente juin 1941.

Le texte complet de l’article en PDF, un peu lourd pour ce petit site, peut être demandé ici.

Page publiée le vingt-sept août 2021