Il existe à ce jour deux éditions complètes du Journal littéraire de Paul Léautaud, mort en février 1956. Mais aucune n’est disponible en édition courante et il faut, en 2021, se tourner sur le marché de l’occasion.
La première édition s’est étalée sur dix-huit volumes publiés sur dix années, du 1er mars 1955 au 25 novembre 1964. L’ensemble représente, selon le site web du Mercure de France, 6 924 pages, ce qui semble exagéré, j’en ai compté 6471.
Cette première édition a connu au moins une réimpression, totale ou partielle, mais à l’évidence au fur et à mesure des épuisements. C’est ainsi que nous trouvons un volume I du 04/04/1975, un volume II du 08/08/1968, un volume V du 20/12/1971, un volume VI du 16/03/1972, un volume VII du 14/04/1975, selon mon ami Jean-Luc Souloumiac possesseur d’une édition complète de volumes non coupés et néanmoins dépareillés, ce qui s’explique mal. Ces dates sont celles de l’impression, indiquées en fin de volume.
Un index, constituant le dix-neuvième volume, établi par Étienne Buthaud est paru en 1982.
Le tableau Excel ci-dessous donne les dates d’édition indiquées sur le site web du Mercure.

La seconde édition est parue sur trois volumes en novembre 1986, toujours au Mercure de France. L’ensemble de ces trois volumes représente exactement 6 467 pages.
Un quatrième volume, l’Index, établi par Pascal Fouché sur les traces d’Étienne Buthaud, affiche 448 pages. Ce volume est en fait le XIXe volume de l’édition précédente.
Cette édition en quatre volumes (3+1) est bien plus rare sur le marche de l’occasion, ceux l’ayant achetée souhaitant la conserver. Attendons les héritiers.
Enfin une autre édition, que nous ne pouvons nommer « troisième » puisqu’il ne s’agit que d’un « choix de pages » établi par Maurice Guyot et Pascal Pia, représente 1 312 pages (tout de même). Cette version économique est parue en 1999 au Mercure de France et chez Gallimard en Folio en 2013. (Le Mercure de France est une filiale de Gallimard).
Les pages imprimées sont identiques entre les deux grandes éditions, commençant et finissant au même mot et l’on retrouve les mêmes accidents sur certains caractères au même endroit.
Les années n’ont pas toutes la même longueur, comme tout journal. Si l’on excepte les premières années ne contenant parfois que quelques dates, la plus courte est l’année 1916 avec quinze pages et la plus longue l’année 1929 avec 352 pages.
Je suis en train de réaliser une édition plus complète, l’inverse, en fait, du travail de Maurice Guyot et Pascal Pia.
Il faut savoir, en effet, que le Journal a été découpé en plusieurs couches par Léautaud lui-même, soit à l’instant de sa rédaction, soit au moment de la publication.
À l’instant de la rédaction, Paul Léautaud écrivait simultanément sur deux cahiers, ce qui était publiable et ce qui ne l’était pas. Ce qui n’était pas publiable l’a tout de même été après sa mort, sous divers titres et notamment Journal Particulier ;
Au moment de la publication, Paul Léautaud et Marie Dormoy ont supprimé de nombreuses pages concernant les animaux, qui ont toujours pris une place gigantesque et exagérée dans la vie de Léautaud mais dont les détails pouvaient ne pas intéresser le public. Puis en 1959 ces pages animalières sont parues chez Grasset en un volume séparé sous le titre Bestiaire avec une préface de Marie Dormoy (Cahiers verts, 252 pages).
C’est l’ensemble de ces fragments que je suis en train de réunir, avec plusieurs autres, dont la Correspondance.
On en verra le détail dans la page consacrée à L’Œuvre datée.
Un message de notre ami Maxime Hoffman permet de terminer cette page assez austère sur un sourire :
Je reprends la lecture du Journal depuis son début (18 tomes +1).
— Avec une moyenne de 38 lignes par page, 12 mots par ligne, ça fait une moyenne de 456 mots par page.
— Avec 364 pages dans le Tome I cela fait 165 984 mots en tout.
— Avec ma lecture moyenne de 410 mots/minute, il me faudra environ 405 minutes pour achever le Tome I, soit environ 6 h. 30 de lecture.
Et en 6 h. 30, mes cheveux poussent de 0,039 mm et je perds 27 300 neurones.
Donc : Lire Paul Léautaud me rendra chevelu et bête ?