Marie Dormoy — L’Initiation sentimentale

◄ L’Exorcisée

Page web parue le premier janvier 2026.

Disons-le tout de suite, ce ne serait pas un roman de Marie Dormoy, jamais il ne serait présenté dans ces pages où il n’a pas sa place.

Le Léautaldien, généralement, apprécie peu Marie Dormoy. Bien sûr elle est d’un niveau très supérieur au triste Fléau mais c’est tout de même une dinde de premier choix, il n’est nul besoin de l’avis de son malheureux amant pour le constater. Ce triste roman suffirait et il est à ce titre un document accablant.

L’exemplaire utilisé pour cette édition a été envoyé à Henri Girard1 « afin qu’il connaisse un peu mieux sa bibliothécaire ». Il n’a pas dû être déçu.

En lisant le titre, on imagine une sorte de bluette un peu osée « pour l’époque », une sorte de Gigi… et l’on ouvre un livre insignifiant, une histoire de petite fille qui grandit, entre dernières poupées et premier mariage. De quoi s’ennuyer ferme si l’on a plus de quinze ans. Le seul intérêt de ce livre est d’exposer la tristesse d’une vie de jeune fille de la bourgeoisie aisée dans les années 1920.

Il a fallu bien de l’opiniâtreté et de l’abnégation pour en conduire et en terminer l’édition… et l’on se dépêche de clore cette page et de remettre, en catimini, ce document à qui en voudra, et de l’oublier très vite.

1       Henri Girard (1877-1935), bibliothécaire à la Bibliothèque nationale (1907-1927), puis administrateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, docteur ès lettres en 1921, spécialiste du romantisme. Henri Girard écrira une Histoire de la bibliothèque Sainte-Geneviève qui paraîtra chez Champion en 1935. Dans le Journal littéraire nous apprenons les circonstances de sa mort, le 25 juin 1935, en tombant du toit de la bibliothèque. Les homonymes sont nombreux, dont le romancier Georges Arnaud, né Henri Girard.