Page mise à jour le 29 septembre 2023
Bonjour à toutes et tous
La loi, vous le savez, protège les auteurs abusivement1.
Nous vivons tous du fruit de notre travail jusqu’à la fin de nos jours, pas soixante-dix ans après notre mort. Les auteurs, si.
Roland Dorgelès a écrit ses Croix de bois en 1919. Le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’une œuvre nationale devant laquelle la France entière (Allemands compris) doit s’incliner. Doit s’incliner et payer encore jusqu’en janvier 2044.

Des milliers d’œuvres majeures de notre patrimoine sont ainsi la proie des marchands et donc interdites aux plus pauvres.
Si l’on ajoute à cela le fait que certains auteurs mettent leurs œuvres au nom de leurs enfants pour faire durer le plaisir, c’est quasiment la richesse éternelle, plus sûre que la gloire.
La loi nous interdit donc de tout mettre en ligne, même Les Croix de bois.
De plus certains textes ne sont plus disponibles depuis longtemps. Ce n’est pas une affaire de vingt €uros, l’édition est épuisée. Il n’y en a plus. La loi protège donc ainsi des textes indisponibles, tel un soldat oublié qui n’aurait pas été informé que la guerre est terminée et continuerait le guet. Il y a eu des films là-dessus. Comiques.
On peut cependant mettre à disposition de nos amis des textes qui nous sont chers, tant que ça reste au sein d’un cercle privé.
La maturité de ce site, les centaines d’ouvrages — parfois minuscules — amassées au cours des recherches, conduisent naturellement à l’envie de partager des choses de plus en plus rares, certaines assez récentes, introuvables, parfois hors-commerce et qui n’ont donc jamais été vendues mais encore protégées.
Une page avec mot de passe, donc à cette condition réservée à un cercle privé, quasi familial, peut être considérée comme une page privée. C’est d’ailleurs ainsi que les hébergeurs de site nomment ces pages.

Ce biais juridique permet donc de donner des textes épuisés et introuvables en librairie sans trop risquer la prison. Attention : ce seront toujours des textes épuisés et introuvables en librairie, hors, évidemment, le marché de l’occasion, par nature incertain.
De nombreux lecteurs écrivent — ils représentent près de la moitié du courrier auquel une heure est réservée presque chaque matin — pour demander ce mot de passe. Ce n’est pas nécessaire, un moyen simple existe : pour obtenir le mot de passe il suffit de publier une page sur leautaud.com. Facile, non ?
Parce qu’il y a un problème avec leautaud.com. Comme quasiment tous les sites web réservés à un auteur il est le seul à traiter de cet auteur. Sa parole domine et ce n’est pas sain. Il faut du sang neuf, d’autres points de vue, d’autres pages, d’autres auteurs pour écrire sur cet auteur.
Les auteurs ayant déjà publié sur ce site, et dont certains sont devenus des amis, font évidemment partie du club par défaut.
La première page privée, parce que c’est tombé comme ça, est parue le premier août 2022. C’est un court texte sur les origines de la famille Léautaud à Fours, dans les Alpes de Haute-Provence, offert par notre ami Maxime. Comme malgré notre demande nous n’avons pas pu obtenir l’autorisation de publier ce texte récent (1987), mais introuvable, la page privée s’impose.
Le premier octobre suivant ont été les Souvenirs sur Madame Rachilde, plaquette d’Auriant de 1989, tirée à 99 exemplaires hors-commerce.

Bonne lecture à toutes et tous, et même aux autres.
1. Voir la série du Monde de cet été 2022 : Droit moral, droit immoral (https://is.gd/6kvw0T).
Michel Courty
Liste des pages privées établie en mars 2023, susceptible d’évoluer
01/10/2022 — Auriant, Souvenirs sur Madame Rachilde ;
15/12/2022 — Marie Dormoy, Le Chat Miton ;
15/04/2023 — Rachel Baès, Tu es un ange de putasserie (document fourni par Jean-Louis Lessard) ;
01/08/2023 — Quelques revues ;
20/11/2023 — La Mort d’André Gide dans Paris Match ;
01/01/2024 — En sortant de l’école, (Bandol 1991, 50 exemplaires), par Maxime Hoffman ;
01/04/2024 — Le Point d’avril 1953 ;
01/01/2025 — Paul Léautaud et les Hussards ;
15/07/2025 — Paul Léautaud, baron de Fontenay-aux-Roses, par Paul Guth ;