Les attendrissements du cynique

Page publiée le premier septembre 2025. Temps de lecture : Douze minutes.

Robert Mallet (1915-2002), docteur en droit et en lettres pour n’avoir pas voulu choisir s’est trouvé en poste à Madagascar (alors colonie française) entre 1959 et 1964. Pendant ces cinq années, Robert Mallet a créé la faculté des lettres de Tananarive, dont il a été le premier doyen. Rentré en métropole, ce Picard d’origine (bien que né à Paris) parvient — il sait maintenant comment faire — à créer l’université d’Amiens, qu’il ouvrira en tant que recteur à la rentrée de 1964. En 1968 Robert Mallet est recteur de l’université de Paris et s’engage dans la création de Paris VII (fusionnée depuis avec Paris-Diderot). Parallèlement, Robert Mallet publie des recueils de poésie, des romans et des pièces de théâtre. Dans le Journal et dans la vie de Paul Léautaud, Robert Mallet sera surtout présent au titre de son activité d’homme de radio.

Robert Mallet — Les attendrissements du cynique
Pages de Journal1

Janvier 1941

À la Bibliothèque Jacques Doucet où je vais comme d’habitude pour travailler à ma thèse sur Francis Jammes2, je fais aujourd’hui la connaissance de Paul Léautaud. Jusqu’à présent je n’avais fait qu’apercevoir sa silhouette rue de Condé, un jour que j’allais au Mercure de France. Il rasait les murs d’un pas à la fois pressé et mal assuré en frappant le trottoir à petits coups rapides d’une canne légère. Il tenait dans l’autre main un cabas qui paraissait très lourd. C’était en été. Il portait un costume gris, chiffonné, mais propre, une cravate Lavallière à pois et un chapeau de toile cabossé. Il devait rentrer chez lui. Je n’avais jamais osé frapper à la porte de son bureau du Mercure. Je ne tenais pas à être gratifié d’une de ces réceptions dont il aimait à donner les détails dans son Journal3, en se moquant de la mine déconfite de ses visiteurs accueillis par des phrases comme : « Avez-vous quelque chose de précis à me dire ? Non ? Alors, pourquoi êtes-vous venu ? » Je n’aurais eu d’autre raison d’aller jusqu’à lui que l’envie de l’approcher pour le connaître mieux que par ses écrits. Pire des raisons pour un homme qui fuyait la publicité, — mais s’amusait à le dire publiquement.

J’avais pourtant décidé de me risquer dans son bureau en invoquant un motif professionnel. Je désirais savoir s’il avait rencontré Francis Jammes au Mercure et si c’était lui qui avait rédigé la notice sur le poète d’Orthez dans L’Anthologie des Poètes d’Aujourd’hui du Mercure. J’avais décidé l’entreprise, mais je ne m’y étais pas encore aventuré.

Et voilà qu’aujourd’hui, sans l’avoir prévu, je me trouve en face du sanglier qui vient de sortir de sa tanière. Il pénètre dans la salle de lecture de la Bibliothèque Doucet, la canne en bataille, balançant violemment son cabas, et fonce tout droit sur le bureau où Mlle Dormoy travaille. Une vive discussion s’engage aussitôt dont me parviennent des bribes :

« Vous n’auriez pas dû m’acheter ça. Je n’en avais pas besoin. Vous faites du zèle. J’ai horreur du zèle. »

Mlle Dormoy a ce qu’on appelle du répondant. Et les répliques fusent de part et d’autre avec la même précision vengeresse :

« Vous n’êtes jamais satisfait. Maintenant, je vous laisserai vous débrouiller tout seul. Vous m’avez guérie de mon zèle ! »

Quand on pourrait croire que les adversaires vont se séparer, brouillés à mort, tout s’apaise, tout se détend. Ce qui devait être dit a été dit. Léautaud s’assied près de la table de Mlle Dormoy qui recommence à classer des fiches.

Un lecteur me regarde en souriant. Ce n’est sans doute pas la première fois qu’il assiste à des scènes de ce genre. Ayant besoin d’un livre, je vais voir Mlle Dormoy qui, très courtoisement, me présente à Léautaud en ajoutant : « Il prépare une thèse sur Francis Jammes. »

Un grognement :

— Quelle drôle d’idée ! Une thèse sur Francis Jammes. » Puis un éclat de rire : « Dire qu’il y a des jeunes gens qui perdent ainsi leur temps à parler de ceux qui ont perdu le leur en écrivant des vers !… Ah ! c’est comique ! »

Par gentillesse, et devant mon silence, Mlle Dormoy dit : « Mallet fait une thèse sur Francis Jammes pour des raisons très personnelles. Il va vous les expliquer. Ça vous fera prendre patience pendant que vous m’attendrez. »

Léautaud bougonne : « Bonne idée. Je vous ai assez entendue aujourd’hui. »

Il se lève et me fait comprendre qu’il va s’asseoir près de moi. Il emporte avec lui cabas et canne :

« Alors — il ricane — vous vous intéressez à Francis Jammes ? »

Je lui raconte comment j’ai renoncé à faire une thèse sur le style des jardins en rapport avec le style de l’écriture, par gratitude envers Francis Jammes. Au mot « gratitude » il sursaute :

— La gratitude4 ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi de la gratitude ? J’ai horreur de ce sentiment-là. Il abaisse l’homme. Chacun fait ce qu’il a à faire. Moi je ne suis jamais reconnaissant, mais je ne veux pas qu’on me donne de la reconnaissance, ah, ça non !

— Si chacun fait ce qu’il a à faire, j’ai pensé que ce que je devais faire, c’était éprouver de la reconnaissance pour Francis Jammes.

— Allons bon, voilà que vous parlez de devoir maintenant ! Vous êtes un idéaliste, mon ami. Je vous plains ! »

Mi-riant, mi-sérieux — je ne sais pas encore comment je peux me comporter avec lui — je lui réponds :

« Moi, je n’aime pas qu’on me plaigne. L’apitoiement est un sentiment dont j’ai horreur. »

Il comprend que je lui renvoie la balle dans le même ton, et se met à rire.

« Vous avez raison, il ne faut pas s’apitoyer !

— Sauf pour les bêtes », dis-je imprudemment.

— Ça, c’est une autre affaire. D’ailleurs… »

Je le sens tout près de dire : « Si je m’apitoyais sur vous, c’est que je vous jugeais plutôt bête. » Il se retient. Mais je lui dis :

« Merci de m’avoir épargné un bon mot ! » Et nous rions ensemble. C’est lui qui reprend :

— Alors, votre Francis Jammes ? »

Je lui explique donc comment après avoir été blessé au crâne, et menacé de perdre la vue, je me suis fait lire des poèmes par mon infirmière.

« Mes yeux étaient comme embrumés. Je ne pouvais reprendre contact avec la réalité que par l’intermédiaire des autres. On me lut Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Valéry, Apollinaire.

— Ah, fait Léautaud, au nom d’Apollinaire. Lui aussi il avait été blessé à la tête. Vous avez connu la même expérience. Ça rapproche.

— Eh bien, le poète qui m’a paru le plus proche de moi, qui m’a vraiment donné la sensation de retrouver ce que j’avais craint de perdre, c’est Francis Jammes. Grâce à lui, j’ai tout récupéré dans ma brume : le soleil, les arbres, les jolies filles, les animaux. Aucun poète ne m’avait mieux extirpé de ma cellule d’hôpital, aucun ne m’avait si bien fait voir, sentir, entendre. Je n’avais pas besoin d’intellectualisme. La suggestivité sensuelle de Francis Jammes m’avait comblé. Je connaissais encore mal son œuvre. Je résolus de l’étudier pour m’expliquer par quel mécanisme le langage le plus simple parvenait à une telle efficacité dans l’évocation. Et par gratitude — excusez le mot, mais je n’en vois pas d’autre pour exprimer mon sentiment — j’abandonnai l’art des jardins afin de consacrer ma thèse à Francis Jammes.

— Oui, oui, » grommelle Léautaud, peu convaincu, mais désireux apparemment d’être conciliant.

J’essaie de lui arracher quelques souvenirs sur Francis Jammes. Il me répond sans empressement :

« Je l’ai peu connu. Il n’est pas venu souvent à Paris… Et puis, il ne m’intéressait pas. Nous étions si loin l’un de l’autre. Nous n’avions rien à nous dire5. »

— Est-ce vous qui avez rédigé la notice sur lui dans l’Anthologie des Poètes d’Aujourd’hui ?6

— Oui, c’est moi.

— Alors, vous vous y intéressiez tout de même.

— Il le fallait bien. Quand on a entrepris un travail, on va jusqu’au bout.

— Mais vous auriez pu laisser à Van Bever le soin de rédiger la présentation de Francis Jammes. Si vous vous en êtes chargé, c’est que cela vous plaisait7.

— Ou que cela déplaisait à Van Bever encore plus qu’à moi.

— Alors, vous avez fait le travail par devoir. »

— Eh oui… », répondit-il sans se méfier.

— Van Bever a dû vous en être reconnaissant. » Il comprend le piège. Et prend le parti de rire, sans toutefois chercher la riposte. Il attaque sur un autre point :

« La poésie, vous savez, j’en suis bien revenu. J’ai passé l’âge de la poésie. C’est bon pour les blancs-becs. À mon âge on n’aime plus lire que les Mémoires

— Et les romans ?

— Comme la poésie, je n’en veux plus.

— Même Stendhal ?

— Oui, même lui. La Chartreuse de Parme, je viens d’essayer de la relire, ça m’assomme.

— Vous avez essayé ? Pourquoi ? »

Il flaire une nouvelle chausse-trappe. Alors, fulminant : « Je n’ai pas essayé. Elle m’est tombée sous les yeux, en rangeant des livres. Ah, mon ami, je ne sais pas comment sera votre thèse, mais vous ferez un fameux professeur : pour couper les cheveux en quatre et commenter ce qui se passe de commentaires, vous n’aurez pas votre pareil. »

Il regarde l’heure, tapote du pied sur le plancher, lance un regard en direction de Mlle Dormoy. Il doit commencer à me trouver insupportable. Je fais mine de me pencher sur mes livres, afin de le libérer. (Mais sans doute n’a-t-il pas besoin de mon aide pour se débarrasser de moi !).

Alors que je m’attends à le voir partir, il se carre sur sa chaise et me demande :

« Vous avez été blessé à quel moment ?

— En septembre 1939. »

— En septembre 1939 ! (Je sens que je le déconcerte profondément. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, la guerre n’a dû commencer qu’en mai 1940). Et à quel endroit ?

— En Sarre, dans la forêt de Warndt8.

— Ah, oui. (Les noms de lieux ne lui disent rien, c’est évident.)

— Mais qu’est-ce que vous faisiez là-bas, en septembre 1939 ? »

— La guerre. »

— Oh ! vous employez un bien grand mot. Vous y faisiez la petite guerre !

— Oui, aux yeux des autres. Mais pour ceux qui s’y sont fait tuer, c’était la vraie guerre.

— Il y a eu beaucoup de tués ?

— Quelques-uns. Assez pour nous donner l’impression que ce n’était pas les manœuvres. »

Léautaud est loin de ce monde de la violence. Il ne l’a pas plus connu en 1914-1918, qu’en 1940(9). Pour le comprendre, il doit faire preuve d’une imagination dont, selon lui, il est totalement dépourvu. Mais sa curiosité est en éveil :

« Comment avez-vous été blessé ?

— En allant faire un coup de main en direction de la ligne Siegfried…

— La ligne Siegfried. (Ce nom-là, il le connaît. La presse l’en a gavé.) Ah, oui… et vous y alliez comment ?10… »

Son ignorance des choses militaires est merveilleuse. Je le surprends beaucoup en lui disant que nous marchions tout bêtement à pied, et que nous rampions dans les champs en nous rapprochant des positions ennemies.

« Je croyais que maintenant on faisait la guerre autrement.

— Oui, maintenant. Mais pas en 1939, du moins les Français. Et ce fut bien là notre erreur ! »

Il me pousse à lui raconter l’attaque au cours de laquelle j’ai été blessé11. Je lui explique comment nous avions été installés quelques jours plus tôt sur les bords de la Blies, à une cinquantaine de mètres des avant-postes allemands, et de quelle manière nous avions occupé notre temps avant le déclenchement de l’offensive. Il paraît très intéressé, pressé de savoir la suite.

Je lui parle de notre ultime veillée d’armes et de la conversation que j’eus, cette nuit-là, avec un sergent de ma section un jeune curé breton :

« Nous savions que l’heure H était prévue pour l’aube. Et nous échangions nos angoisses. Nous pensions que nous serions parmi les premiers tués. Je lui disais, à ce prêtre : “J’aimerais avoir votre foi. Je serais mieux armé.” Il me répondit : “La foi n’empêche pas d’avoir peur de mourir. Elle devrait empêcher, mais la carcasse est faible…”

— Vous avez peur de la mort, mais pas de ce que vous trouverez de l’autre côté. Moi j’ai peur des deux. » Il me dit : « Si, j’ai la crainte de ce que je trouverai. J’ai été pécheur comme les autres, alors que j’aurais dû l’être moins. Je ne sais pas ce qui m’attend. Et puis, quand je pense à tout ce que j’ai laissé en plan dans ma paroisse, à tout le bien que je pourrai encore faire si je vis, je n’ai pas envie de mourir !… Ah ! non. Je ne suis pas résigné. »

Léautaud m’écoute avec une attention aiguë que trahissent ses yeux perçants, figés dans un affût immobile derrière ses besicles de fer. Il remue en même temps la main qui tient sa canne, il en pétrit le pommeau. Et comme s’il se doutait du dénouement, comme s’il l’appréhendait :

« Alors, que lui est-il arrivé à ce prêtre ?

— Il a été tué le lendemain.

— Ah ! » fait-il seulement, et je vois de grosses larmes couler sur ses joues raboteuses de pierrot gris. Puis : « C’est affreux. »

Je lui raconte ensuite qu’on a retrouvé sur le cadavre du prêtre une lettre dans laquelle il disait : « Mes chers parents, quand vous lirez cette lettre je serai mort. Mais ne pleurez pas. J’aurai fait mon devoir, et du Ciel je prierai pour vous en vous y attendant. »

Il se lève, et les larmes mouillent tout son visage. Il sort un mouchoir à carreaux et s’essuie comme d’autres s’épongent.

« Mallet, taisez-vous ! Ne m’en racontez pas davantage. C’est trop affreux. C’est trop affreux ! Est-ce qu’on devrait encore voir ça de nos jours ! Pauvre jeunesse ! Ah ! non… C’est abominable !… Vous voyez dans quel état ça me met ! Je ne peux plus entendre des choses pareilles. » Il s’arrêta soudain, se redresse et donnant un grand coup avec sa canne sur le sol : « Léautaud, tu vieillis ! »

Depuis que je raconte de tels faits, c’est la réaction la plus spontanément généreuse que j’aie connue. Elle vient d’un homme dont la réputation de cynisme n’est plus à faire. Ce genre de cynique-là vaut mieux que tous les hypersensibles qui baignent leurs mots de larmes et gardent les yeux secs.

Le Journal littéraire

La lecture du Journal de Robert Mallet pose quelques questions déjà portées en note, ce qui invite à se tourner vers le récit de l’événement dans le Journal de Paul Léautaud.

Le récit de Paul Léautaud est tout différent et pour tout dire n’existe pas. On comprend mal pourquoi Paul Léautaud n’aurait pas notée une journée aussi chargée d’émotion. Le Journal littéraire de ce mois de janvier comprend 24 journées réparties sur vingt pages de l’édition papier. Robert Mallet ne date pas plus précisément son récit que par l’indication « Janvier ». Cela laisse penser qu’il a rédigé le mois complet en une seule fois, ce qui ressemble déjà moins à un journal.

Robert Mallet n’est mentionné nulle part dans ce mois de janvier 1941, ni même dans toute l’année et il faut attendre le 31 mai 1942 pour voir apparaître son nom.

Cherchons davantage et voyons les visites à la bibliothèque. Le trois janvier 1941. Mais avant cela resituons le contexte : c’est le deuxième hiver de la guerre avec des restrictions de bois, de charbon, de café, de tabac, de beurre, de tout, plus efficaces encore que l’année dernière. Tout le monde est de très mauvaise humeur :

Marie Dormoy est arrivée à 2 heures dans mon bureau, m’apportant un énorme sac de croûtes et du beurre, qu’on ne lui demandait pas. Mme Bataiellie était là. Sans cela, je lui aurais dit de le remporter ou que je le fichais par la fenêtre. Me dit qu’elle a voulu me téléphoner avant-hier ou hier et qu’on lui a répondu comme ce que je lui dis qu’on a répondu à Mlle Blaizot. Me dit que c’est ainsi maintenant : on ne paie pas, on supprime, sans plus.

[…]

Je n’ai pu me retenir, une heure après, d’aller la trouver à la Bibl. Michon, Mlle Liquier12. Pas moyen de parler. Je suis resté là, quelques minutes, sans dire un mot. Elle me dit en me regardant : « Qu’est-ce que vous avez ? Vous ne dites rien […] ».

Et même le 24 janvier :

À 3 heures, visite de Mlle Liquier, déjà venue à 2 heures, pendant que je me promenais ci-dessus13. « On ne vous voit plus ! » (à la Bibl.). Je n’ai rien répondu. M’apporte de la part de Marie Dormoy des tickets de café et du beurre. J’ai pris les premiers, refusé le second. Je lui ai montré sur la grande table de mon bureau les paquets (son savon) à la disposition de Marie Dormoy.

Et le trente janvier :

En rentrant au Mercure, à 3 heures, sur mon bureau, un mot de Marie Dormoy et écrit sur place. Elle est trop lasse pour emporter le second paquet de savon. Que je le lui fasse porter à la Bibl.

Peu de place, donc, dans ce mois de janvier 1941 à une rencontre avec Robert Mallet et en fait de rencontres, c’est surtout Marie Dormoy qui se rend au Mercure.
Il faut donc attendre, nous l’avons dit, le 31 mai 1942 pour que Robert Mallet apparaisse pour la première fois dans le Journal :

Elle a fait connaissance, à la Bibl. D., d’un nommé Robert ou Marcel Mallet, qui fait je ne sais quels travaux sur Jammes, qui va publier un volume de vers au Mercure.

Rien qui puisse rappeler une rencontre en janvier 1941.

Puis aucune mention de Robert Mallet en 1943. Il faut attendre janvier 1944 :

D’autre part, elle [Marie Dormoy] a vu tantôt à sa bibliothèque le jeune Mallet, retour de Vichy. « Il en rapporte des nouvelles plutôt rassurantes. »

Puis rien pendant cinq années…

De tout cela demeure une grande perplexité…

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Notes

1       Extrait du Journal de Robert Mallet paru dans le Mercure de mai 1957. Le Journal de Robert Mallet est conservé à la bibliothèque municipale d’Abbeville. Le fonds Robert Mallet est non communicable jusqu’en 2032. Pour Robert Mallet, lire ici-même la page de Jean-Luc Souloumiac « Robert Mallet — Abrégé chronologique » et, bien entendu, une étude sur les Entretiens de Paul Léautaud avec Robert Mallet.

2       Indépendamment de sa thèse de doctorat, ce travail débouchera sur quatre ouvrages au moins : Francis Jammes, qui paraîtra en 1950 dans la collection « Poètes d’aujourd’hui » de Seghers (221 pages), Le Jammisme, qui paraîtra au Mercure en 1951 et Francis Jammes, sa vie, son œuvre, Mercure 1961. Robert Mallet a aussi publié, accompagné d’une préface et enrichi d’annotations : Une amitié inattendue : correspondance de Colette et de Francis Jammes, Émile Paul 1945, 102 pages.

3       En 1941, des fragments du Journal littéraire étaient déjà parus dans quelques numéros du Mercure d’avant-guerre.

4       Le texte du Mercure comporte des guillemets partout. Les signes traditionnels du dialogue ont été rétablis ici : guillemets au début de la première phrase et à la fin de la dernière, et tirets aux changements de locuteur.

5       Francis Jammes est né en décembre 1868 soit à peine plus de trois ans que Paul Léautaud, né en janvier 1872.

6       En toute logique, au mot anthologie, PL aurait violemment réagi. À l’évidence Robert Mallet reconstitue.

7       On peut croire, ici, entendre la voix de Robert Mallet pendant ses entretiens avec Paul Léautaud, qui auront lieu dans dix ans.

8       À 50 kilomètres à l’est de Metz.

9       Au moment où il écrit ces lignes, en janvier 1941, Robert Mallet n’a aucun moyen de savoir quelle a été la guerre de Paul Léautaud en 1914-1918. On peut donc penser à un texte reconstitué ultérieurement.

10     Cette question pratique, dans la bouche de Paul Léautaud, est très surprenante.

11     Cette conversation paraît bien invraisemblable.

12     Alice Liquier, bibliothécaire de l’université, avait été, un temps, détachée à la bibliothèque Doucet.

13     Rue Mouffetard.